La mariée était en noir

La mariée était en blanc sur le parvis de l’église. Un coup de feu tue son époux. Julie décide de se venger. Cinq hommes sont dans le collimateur…

Dans ses accès d’autoflagellation, Truffaut regretta d’avoir fait ce film, qui se limitait selon lui à une apologie de l’autodéfense. Cette idéologie douteuse lui avait échappé, tant il gardait l’œil fixé sur un cap aveuglant : un film d’amour sans une scène d’amour. Aujourd’hui encore, c’est ce pari passionnel qui fascine.

Ange et démon, bourreau et victime, Julie extermine les hommes à travers un rituel érotique sec et désespéré. Chimiste désaxée, elle leur extorque soupirs et confidences pour alimenter sa machine à souvenirs et aimer son défunt dans une dimension qui n’appartient qu’à elle. Sa démarche mortuaire se rapproche de celle du héros de La Chambre verte, que Truffaut interprétera par la suite. Aux antipodes de la Catherine de Jules et Jim, jamais Jeanne Moreau ne rit ni ne virevolte. « Joue comme Humphrey Bogart », lui dit le cinéaste. Avec son jeu hypnotique et dépouillé, l’actrice nous ballotte dans un envoûtant port de l’angoisse, baigné par les eaux glaciales du Styx.

Synopsis

Sur le parvis d'une église, un couple s'avance. Ils viennent de se marier et sont heureux. Soudain l'homme s'effondre, touché à mort par une balle venue d'on ne sait où. Julie, la jeune veuve, tente de se suicider. Sa mère l'en empêche. Elle part donc seule pour la Côte d'Azur. Elle y séduit un nommé Bliss, le jour de ses fiançailles, et le pousse du haut d'un balcon. Plus tard, Coral, un célibataire minable, est assassiné dans une ville de province. Julie raye un nom de plus sur la liste des cinq hommes dont elle veut se venger. Vient alors le tour de Morane, un industriel ambitieux, que Julie enferme dans un réduit dont elle bouche les aérations...


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